Ségolène Royal mesure sa popularité intacte en Seine-Saint-Denis
Posté par goalexandre le 5 mars 2008
Politique française
Ségolène Royal mesure sa popularité intacte en Seine-Saint-Denis
Ségolène Royal retrouve la banlieue. A cinq jours du premier tour des municipales, la candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 s’est offert mardi une tournée électorale express en Seine-Saint-Denis, où elle a pu mesurer que sa popularité était intacte dans les quartiers.
La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, qui enchaîne les déplacements de soutien aux candidats socialistes, était il est vrai en terrain conquis à Epinay-sur-Seine, Aulnay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois et Aubervilliers. Le 6 mai, elle a obtenu entre 54,51% et 61,7% dans ces quatre villes.
Ségolène Royal s’est d’abord rendue à Epinay-sur-Seine, première étape de cette tournée de quatre villes en trois heures, pour apporter son soutien au candidat PS Yannick Trigance. Dans la bousculade, elle a traversé en un quart d’heure un centre commercial accompagnée par une centaine de supporters qui scandaient « Yannick-Ségolène »… et par une vingtaine de partisans du maire sortant MoDem Hervé Chevreau. « Elle n’a rien à faire ici. Elle ne connaît pas la ville », s’insurgeait une militante centriste.
Changement de décor deux heures plus tard à Clichy-sous-Bois, berceau des émeutes de l’automne 2005. La salle prévue par le maire sortant Claude Dilain pour son meeting n’était qu’à moitié pleine.
Devant quelque 200 personnes plutôt âgées, Ségolène Royal s’est efforcée de mobiliser son électorat en appelant à un « vote moral » contre « les énormes mensonges » et les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy sur les petites retraites, le logement ou la sécurité en banlieue.
Evoquant l’actualité, le « scandale du MEDEF et de l’argent détourné par l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) », elle a invité les électeurs à « mettre un coup d’arrêt à ces façons de faire » et à « un sursaut citoyen très fort contre le pouvoir en place ».
Avant le meeting, elle a dénoncé « des gens puissants qui bénéficient d’une totale impunité » et « sont protégés par le pouvoir en place ». « N’oublions pas que pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s’est rendu au MEDEF (…) Il a dit devant eux que le programme du MEDEF était aussi son programme présidentiel. Voilà le résultat! », a-t-elle lâché.
Même discours une heure plus tard à Aubervilliers, où Mme Royal est venue soutenir le candidat socialiste Jacques Salvator dans l’une des sept villes de Seine-Saint-Denis où le PS tente de s’emparer d’une municipalité communiste.
« La France régresse. On nous avait promis un choc de croissance, on a surtout eu un choc des photos », a-t-elle lancé dans un préau d’école plein à craquer. « Nicolas Sarkozy avait dit: ‘je serai le président du pouvoir d’achat’. On a la hausse des prix des produits alimentaires la plus élevée d’Europe ».
« A la tête de l’Etat, on a des gens pas sérieux, qui ne respectent pas les Français. On annonce tout et le contraire de tout », s’est encore insurgée Mme Royal. « On ne sait même plus ce qui est annoncé, réalisé, voté par le Parlement. Tous les jours, on a une polémique. Cela donne le tournis ».
L’ancienne ministre de la Famille a ironisé sur le « retour des leçons de politesse à l’école » annoncé par M. Sarkozy. « On en a vu les travaux pratiques au salon de l’agriculture », a-t-elle plaisanté.
Face à cette « dégradation de la morale politique », Ségolène Royal a appelé les électeurs à « voter massivement pour des maires sérieux qui vont tenir parole, rendre des comptes et les respecter ».
« Que la lumière soit sur Aubervilliers », a conclu la « Madone » alors que l’éclairage de la salle était éteint accidentellement pour la deuxième fois de la soirée.
Tout au long de sa tournée, Ségolène Royal s’est bien gardée d’évoquer ce qui pourrait être la raison principale de ses nombreux déplacements dans cette campagne municipale: son intérêt pour la direction du PS, laissée vacante à la fin de l’année par son ex-compagnon François Hollande. « Non », a-t-elle répondu quand on lui a demandé si elle venait dans cette fédération fabiusienne pour préparer le congrès. AP
egp/mw
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