Posté le | novembre 22, 2008 |
La symphonie en mode mineur
Une heure et demi du matin. Comme une diarrhée que l’on ne peut contenir, les tenants du « vieux PS » en ont mis partout, sans même attendre la fin des dépouillements. Ils avaient gagné « sans contestation possible » assuraient-ils la main sur le coeur. La sorcière Royal avait été enfin vaincue. C’était à celui qui allait, le premier, craquer l’allumette du bûcher devant les caméras. Toute la clique « solferinesque » au grand complet ou presque : Aubry, Bartolone, Delanoë, Hamadi, Hollande, Lamy, Camabadélis, etc. A chacun sa petite phrase, son couplet pour une de ces symphonies improbables dont on ne connaît que trop l’air… Vous savez, chers lecteurs, « l’air de rien », « l’air de ne pas y toucher », « l’air du temps » qui rythment les miasmes, les déclarations hypocrites, les combinaisons d’appareil, les trahisons minables, les refus obstinés de travailler au rassemblement des socialistes tout en faisant semblant de vouloir le faire…
Sept heures du matin, le triomphe annoncé s’est manifesté dans toute son ampleur. Il est historique et fera certainement date dans la glorieuse histoire du mouvement socialiste : Martine Aubry devance Ségolène Royal de… quarante deux dix-huit voix ! Le triomphe est en effet i.n.c.o.n.t.e.s.t.a.b.l.e. Le militant n’a plus qu’à rentrer sagement dans sa section et faire allégeance à Martine Aubry et à tout l’attelage de médiocres qu’elle traîne derrière elle et qui forme un ensemble à la fois informe et improbable.
La cacophonie en mode majeur
En effet, n’importe quel militant sait parfaitement que Jean-Louis Bianco, Jean-Noël Guérini, Vincent Peillon, Manuel Valls, Aurélie Filipetti, Gérard Collomb, Robert Navarro, Alain Bertrand, etc., ne sont pas assimilables aux soutiens de Martine Aubry. Ces derniers ont soutenu de manière constante Ségolène Royal. Ils agissent en fonction d’une ligne politique qui n’a pas varié au fil des jours. Ils n’ont strictement rien de commun avec la coalition hétéroclite qui s’est formée, en dernière minute, autour de Martine Aubry et qui réunit pêle-mêle fabiusiens, strauss-kihstes, les restes inconsommables de la jospinie, et la soi-disant « vraie gauche » du parti. Le militant de base sait à quel point les options de cette pseudo majorité sont différentes. Il sait que tous se détestent et sont incapables de travailler ensemble dans l’intérêt des socialistes en particulier et des Français en général.
Où l’on reparle d’arithmétique et de grands principes
Quarante deux dix-huit voix de différence… Une différence que le PS est d’ailleurs dans l’incapacité de vérifier et de valider. C’est en somme la parole des premiers contre celle des seconds.
C’est la raison pour laquelle l’équipe de Ségolène Royal, dans un souci de clarification, a exigé la tenue d’un troisième tour. On n’a pas été étonné de voir que cette proposition a été immédiatement refusée par Aubry et ses séides, alors même que ces derniers auraient eu aussi tout à gagner d’une clarification pour consolider ce qu’ils estiment être leur légitimité politique.
Dont acte. Et pour faire avaler les plus grosses couleuvres, on refait aux militants le coup de l’arithmétique. 50,02%, c’est le seuil microscopique de la majorité absolue. Il est donc impensable de mettre en doute cette brillante réussite politique !
Rappelons que les mêmes avaient dit aux militants que 25% de Delanoë + 25 % d’Aubry + 20% d’Hamon = 70% d’un PS libéré de la « Secte royaliste ».
On ne prendra pas de leçons de démocratie de la part de ces énergumènes car, en la matière, nous savons que les principes dont ils préconisent le respect aux autres, ont été systématiquement nié lors des derniers scrutins.
Rappelons qu’une partie de ceux qui entourent actuellement Martine Aubry a nié le vote des militants relatif au projet de Constitution européenne en 2005 (Fabius, Montebourg, et cie).
En 2006, ils n’ont pas davantage admis et respecté le résultat des Primaires (Jospin, Allègre, DSK, et leurs copains). Au contraire, par des commentaires intempestifs, des attitudes et critiques déplacées, des alliances objectives avec Nicolas Sarkozy et l’UMP, ils ont tout fait pour court circuiter la campagne présidentielle de Ségolène Royal désignée pourtant par 63% des militants.
Ce sont les mêmes qui ont débuté le Congrès de Reims avec la ferme résolution de ne pas discuter avec l’équipe de la motion E arrivée en tête des suffrages. Contrairement à la pratique statutaire du PS, ils ont balayé dédaigneusement d’un revers de main toute discussion au sein de la Commission des résolutions pour ne pas aboutir à une synthèse. Chaque proposition formulée par l’équipe de Ségolène Royal a été rejetée et les aspirations des militants avec.
Aux combines d’appareil, aux tractations de couloir, il a fallu en plus supporter l’affichage crasse de la haine imbécile de certains délégués qui ont ostensiblement hué Ségolène Royal en des points de son discours où, malicieusement, il était fait référence au lyrisme d’un Jean Jaurès, d’un Léon Blum ou d’un François Mitterrand et dont ils se disent eux-même les héritiers !
La haine les a rendus aveugles et incultes de leur propre histoire alors même qu’ils s’ingénient à mettre en doute la sincérité politique de Ségolène Royal jusqu’à lui disputer ses convictions socialistes. A Ségolène Royal qui a fait acte de candidature au premier secrétariat en toute transparence, ils ont opposé Martine Aubry qui s’est déclarée mesquinement un dimanche matin, après la messe, et après avoir laissé croire le contraire. La neutralité dominicale de Delanoë s’est également transformée le lundi en soutien inconditionnel. Ce n’est pas beau de mentir diraient les Bons Pères…
Jospin est un con et Allègre est son prophète
Et que dire, oui, que dire des insultes abominables de Lionel Jospin révélées dans la presse de cette semaine aux termes desquelles il a assimilé les amis de Ségolène Royal à des descendants politiques de Marcel Déat, politicien de l’entre-deux-guerres qui avait évolué du socialisme (SFIO) au fascisme (RNP) et collaboré avec le Régime de Vichy et l’occupant allemand ? Quel manque de dignité de la part de cet individu ! N’a-t-il pas honte de cracher ainsi sur les socialistes ? Est-il même en mesure de formuler un avis, lui qui est entré au PS dans les années 70 dans le seul but de l’infiltrer pour le compte de l’O.C.I., organisation trotskiste dirigée par Pierre Boussel (Lambert) ?
Les socialistes n’ont de leçons de démocratie à recevoir ni de la part d’Aubry et sa bande, ni de la part d’une ancienne taupe, qui ont tout fait pour cliver le PS.Les militants ont été niés dans leurs prérogatives statutaires, dans leur liberté de conscience et d’action, dans leurs choix politiques ; ils ont été meurtris dans leurs convictions et leur dignité ; ils ont été traités de religieux sectaires, de fanatiques, et d’auxiliaires du nazisme…
Après ce flot ininterrompu de haine et d’insultes, comment, ceux là, peuvent-ils être en capacité de rassembler les socialistes ?!!!
Ils ont refusé de saisir la main tendue à Reims. Désormais, ils vont devoir assumer les conséquences de ce qu’ils ont semé.