Gaëtan Gorce réagit aux déclarations mettant en cause Ségolène Royal et François Mitterrand
Posté par goalexandre le 30 juin 2010
http://gorce.typepad.fr/En direct de l’Assemblée!
Je viens de quitter l’hémicycle au beau milieu de la séance des questions. Effaré, écœuré, comme, je voudrais l’espérer, tous ceux qui ont assisté à cet insupportable déballage.
Voilà trop longtemps que cela dure! Depuis quinze jours, les mises en cause à l’égard d’Eric Woerth n’ont cessé. Elles s’appuient sur des interrogations légitimes. Elles justifient des questions, mais aussi des réponses qui ne viennent jamais. Mais elles s’inscrivent aussi dans un contexte général qui, de cigares en cumul de rémunérations publiques, est devenu totalement délétère.
Lorsque l’opposition n’a d’autre choix que d’attaquer sans cesse pour tenter d’obtenir la vérité au risque, à tout moment possible, de passer les limites ; lorsque le gouvernement et sa majorité font le pauvre choix de contre-attaquer en mettant en cause une candidate à la Présidence de la République et un ancien Chef de l’Etat, au risque de semer partout les ferments d’un large sentiment de dégoût, l’on est en droit de s’inquiéter pour notre République.
Je ne peux sans souffrir, moi qui suis attaché à cette Assemblée, assister à cette sorte de descente aux enfers dont sourient et se repaissent les extrêmes. Que peuvent penser nos concitoyens en observant de tels agissements? Que peut leur inspirer le sourire sarcastique d’un ministre mis en cause et qui ne semble nullement troublé par la lutte qui s’engage autour de lui? Que peut leur inspirer l’attitude d’un Premier ministre qui s’efforce de transformer une question d’éthique et de droit en affrontement partisan? La vérité ne serait-elle pas le moindre des respects à leur égard?
Parce qu’enfin les seules question auxquelles il convient de répondre sont bien celles de savoir si oui ou non, le ministre du Budget a plus ou moins confondu ses intérêts, ceux de son parti et ceux de l’Etat. En mettant tout en œuvre pour y échapper, non seulement le gouvernement conforte la suspicion, mais empêche cette affaire ravageuse pour l’esprit public de trouver sa conclusion.
M. Woerth doit partir (pour revenir si la Justice lui donne raison), sinon, avec l’esprit de la République, ce sont les citoyens qui s’en iront. Pour quelques uns, vers l’opposition, pour la plupart, vers la colère ou la résignation…
Gaëtan Gorce
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