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Dimanche 25 juillet 2010 7 25 /07 /2010 14:31
http://www.fraternite-royal.com/article-en-2007-segolene-royal-ne-pouvait-pas-gagner-54437190-comments.html#anchorComment
L’affaire Woerth-Bettencourt, la gestion sondagière de la sarkozie et la collusion prouvée avec Opinionway, la main mise de Sarkozy sur les médias qui avait commencé bien avant 2007, lorsque l’on voit la complicité de Pujadas avec ce pouvoir, lorsque l’on sait combien la presse dite de gauche voulait DSK car elle soutient le social-libéralisme et pas l’hérésie du socialisme tel que le concevait Ségolène Royal
, quand en plus on a assisté à la mise en avant du troisième homme chargé de prendre suffisamment de voix à Royal pour sinon la disqualifier du premier tour du moins l’affaiblir assez pour être derrière Sarkozy en lui prenant les voix des DSKistes et jospinistes, lorsque l’on se rappelle que son adversaire candidat est resté ministre de l’intérieur jusqu’au bout et s’est appuyé en plus sur les moyens de l’état pour faire campagne,
en sachant tout cela on ne peut qu’être admiratif de savoir que cette femme, toute seule, a réussi à faire une superbe campagne, même s’il y a eu parfois des approximations.
C’est toujours intéressant de voir qu’on avait raison à l’époque de dénoncer déjà les collusions effectives entre tous les pouvoirs contre Royal. Tous. Pas un n’a franchement soutenu Mme Royal. Même la gauche a fait campagne contre elle alors qu’ils avaient le même programme! Lorsque j’écoutais Buffet insister sur les logements, un nouveau contrat social, une revalorisation salariale;
lorsque j’écoutais les verts demander une transformation écologique de l’économie, tout cela était dans le pacte présidentiel! Non seulement elle s’est heurtée aux forces de droite coalisées contre elle, non seulement elle a été trahie par la social-démocratie atlantiste et libérale,
mais en plus la gauche socialiste et écologiste a fait campagne aussi contre elle…
Ca fait beaucoup.
Cela peut aussi expliquer que devant l’énormité de ce qu’elle doit affronter encore aujourd’hui si elle était candidate socialiste pour 2012, elle hésite à se présenter. La situation est quasi la même pour elle encore aujourd’hui. Les sociaux-démocrates seront les premiers à la trahir si elle est candidate. Sauf peut-être quelques-uns qui finiront par reconnaître que c’est son temps.
Tous les pouvoirs sont encore entre les mains de Sarkozy comme on le voit avec l’affaire Woerth-Bettencourt où l’on fait tout pour étouffer l’affaire. La gauche qui, comme elle, veut une démocratie citoyenne et une transformation écologique de l’économie lui mettra des bâtons dans les roues jusqu’au bout lui préférant les sociaux-démocrates au final!
Son rejet de la part des élites est total ou presque, et elle sait qu’elle ne pourra pas suffisamment les reconquérir pour être aidée dans une campagne présidentielle. Certains seront à ses côtés comme Morin, mais seront vite achetés par le camp d’en face si Sarkozy promet une politique de civilisation… Bref elle sait que ce sera très dur pour elle.
Pourtant bien évidemment c’est elle qui a raison, c’est elle qui trace le bon chemin pour l’avenir. Elle applique dans sa région les bonnes pratiques, la bonne méthode et le bon cap pour son territoire. Seulement ce qu’elle peut faire à cette échelle puisqu’elle a suffisamment de pouvoir pour le faire, sera quasiment impossible à mettre en place au niveau national
puisque l’Europe, et les USA, sont constitués pour être vent debout contre le socialisme.
Je pense qu’elle le sait aussi. Pour mettre son projet socialiste en place il lui faudra s’affronter durement avec les institutions financières et avec les institutions politiques européennes sans compter les états voisins et puissants comme l’Allemagne. Angela Merkel ne lui ferait aucun cadeau vu qu’elle est totalement, elle, dans le sens de cette Europe qu’elle domine dans une optique de fusion atlantiste avec les USA et son libéralisme débridé.
Pourtant là aussi elle a la bonne vision de ce que devrait être l’Europe en rappelant qu’elle milite pour les états-unis d’Europe. Mais cela veut dire que cette Europe se constituerait avec des nations souveraines décidant de coopérer ensemble et non de se faire concurrence. Or on construit exactement l’inverse en obligeant les états à abandonner de plus en plus de souveraineté, en les empêchant de prendre des initiatives, en les contraignant à ouvrir de plus en plus leur marché public.
Que fera Ségolène Royal face à cela? Prendra-t-elle le risque de s’opposer aux marchés financiers voraces ou fera-t-elle du Papandréou? Là est aussi la question pour elle. Elle sait que si elle ne veut pas mentir à ses soutiens elle devra montrer qu’elle est capable de s’attaquer aux dogmes établis par l’ordre mondial libéral pour imposer un autre modèle de développement sinon tout cela ne restera que des belles paroles. Comme l’ont été les campagnes de Sarkozy et d’Obama qui ont été élus sur des programmes et font exactement l’inverse.
Obama fait exactement les mêmes effets d’annonce que Sarkozy mais poursuit la même politique que Bush, tout comme DSK continuerait la même politique que Sarkozy car c’est la logique de l’ordre mondial libéral dominée par les grosses institutions mondialisées. Ségolène Royal le sait.
Aura-t-elle le courage de s’y attaquer? Voyant et écoutant ces prises de position en faveur de Papandréou et Obama j’en doute parfois fortement.
A gauche pour l’instant seul Mélenchon évoque le nécessaire bras de fer à avoir contre les marchés financiers qui nous égorgent et donc le nécessaire bras de fer à avoir avec Bruxelles. Au moins il l’évoque. Comme aussi à droite Dupont-Aignan et d’autres. Ceux qu’on appelle les souverainistes et qui veulent défendre encore la souveraineté de notre pays pour ne pas laisser notre peuple entre les griffes sanguinaires des banksters.
Ségolène Royal qui incarne pourtant le socialisme républicain dans ses discours n’est pas totalement ancrée dans ce mouvement. En fait elle n’a pas fait la rupture avec la social-démocratie qui l’empêchera de toutes ses forces de mettre en place sa vision socialiste ou qui la dévoiera.
Alors je dis à Ségolène Royal qu’elle n’a pas le choix si elle veut être candidate en 2012 elle devra montrer qu’elle est prête à s’affronter à tous les pouvoirs. Elle ne pourra pas être la candidate de la social-démocratie atlantiste car elle perdra une bonne part de son crédit auprès des gens qui lui préféreront les originaux comme DSK ou les marionnettes comme Aubry.
Ce qui lui enlèvera une bonne part du soutien d’Europe-Ecologie qui, autour de Cohn-Bendit est d’essence libérale et atlantiste forcené. Ainsi que les voix du centre droit qui préféreront s’allier avec la social-démocratie libérale qu’avec le socialisme…bref la voie est très étroite pour Ségolène Royal mais elle existe.
Si elle veut gagner en 2012, et elle peut encore le faire, alors elle ne doit compter que sur elle-même!
Oui seule contre tous, du moins au départ, est sa seule solution, si elle rentre dans le rang elle est cuite.
Cela lui demandera de la force, de la détermination, de l’endurance et une équipe extrêmement soudée à ses côtés. A elle, elle doit imposer SA vision du socialisme et de son avenir et passer outre les critiques des uns et des autres devant l’énormité du combat qui les attend. A cette seule condition elle pourra soulever à nouveau la ferveur populaire qui l’a ccompagnée comme jamais une politique l’avait été à ce niveau. Elle l’a fait parce qu’elle était le changement, ce qu’elle nous promettait était une réforme positive du pays dans le respect de chacun, contrairement à la brutalité du sarkozysme et à la soumission de la social-démocratie qui n’ira jamais au fond des choses.
Voilà donc, selon moi, devant le choix qu’elle doit faire si elle veut être candidate en 2012.
Elle doit assumer sa vision socialiste et les combats internationaux que cela entraînera nécessairement. En a-t-elle encore la force, l’envie? C’est-à elle de répondre bien sûr. En tout cas moi je suis prêt à la soutenir dès qu’elle donnera le feu vert. Pour l’instant je suis dans l’attente d’un signe pour que je puisse à nouveau entendre dans la bouche d’un leader politique, un exposé de sa vision d’avenir aussi humain, aussi profond que celui-là: