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Pouvoir d’achat
GRÈVE ET MANIFESTIONS JEUDI PROCHAIN, 24 JANVIER
La quasi-totalité des syndicats de fonctionnaires appellent les agents publics à se mobiliser jeudi pour exiger des hausses de salaires. Les confédérations FO et CFTC ont invité les salariés du privé à y participer pour les même raisons.
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Une chose est sûre, les prochaines semaines vont être dominées plus que jamais par la question du pouvoir d’achat, les syndicats étant décidés à faire monter la pression sur les pouvoirs publics afin d’obtenir des hausses de salaires.
Une première mobilisation nationale est prévue jeudi.
L’appel à cette journée de grèves et de manifestations s’adressait à l’origine aux agents des trois fonctions publiques (Etat, collectivités territoriales, hôpital), mécontentes des dernières propositions gouvernementales, mais la confédération FO, rejointe par la CFTC et les autonomes de Solidaires (SUD), a choisi de l’étendre aux salariés du secteur privé.
«Alors que la journée de mobilisation du 24 janvier est connue de longue date, les ministres ont décidé de n’ouvrir aucune réelle négociation d’ici là», ont déploré le 17 janvier les fédérations de fonctionnaires (FO, CFDT, CFTC, CGT, et trois fédérations autonomes),
avant d’inviter, les agents publics «à participer massivement à la grève et aux manifestations» pour exiger le «rattrapage des pertes de pouvoir d’achat et l’ouverture immédiate de véritables négociations salariales». Des revendications ignorées depuis le 17 décembre, jour où le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth avait proposé un pis aller aux revalorisations générales des traitements indiciaires réclamées par les syndicats. Au lieu d’augmenter le point d’indice servant de base à la rémunération des agents,
le ministre avait détaillé un système de «bonification» et de «primes» individuelles accordées en fonction de catégories de personnel (voir notre article du 18 décembre 2007). Par ailleurs, ceux-ci bénéficieraient des dispositifs de rachat de RTT et d’heures supplémentaires.
Pour la fédération FO-Fonctionnaires, «le rachat des jours de RTT s’annonce comme une belle arnaque» car «sont seuls concernés les agents titulaires d’un compte épargne temps ou ceux qui en ont demandé l’ouverture avant le 30 novembre 2007». De plus, explique la fédération, «la forfaitisation du rachat des jours de RTT sur la base d’un montant brut journalier forfaitaire (125 euros en catégorie A, 80 euros en catégorie B et 65 euros en catégorie C)
entraînera une perte de leur valeur réelle». Les jours ainsi épargnés ne seront en effet pas considérés comme des heures supplémentaires majorées. Une «arnaque» dont les agents des hôpitaux publics risquent particulièrement de faire les frais (voir notre article du 17 janvier 2008).
Pour les syndicats, rien ne remplacera des augmentations de salaires conséquentes. C’est une réalité dans le public comme dans le privé, où le slogan présidentiel «travaillez plus, pour gagner plus» à coup de rachat de RTT et d’heures sup’ est tout aussi illusoire et inopérant. Et ce en dépit des affirmations de M. Sarkozy, qui a claironné vendredi à Sens (Yonne) que ses dispositions en faveur des heures supplémentaires et du rachat des RTT «ça marche!».
Pour la confédération FO, qui appelé les salariés du privé à se joindre à la mobilisation du 24 janvier, «après des années de modération salariale qui a conduit à une déformation de la valeur ajoutée de 10 points en faveur des profits et au détriment des salaires, le pouvoir d’achat des salariés en France et en Europe est désormais plombé par une forte inflation». D’après les chiffres publiés le 15 janvier par l’INSEE, les prix à la consommation en France ont progressé de 0,4% en décembre par rapport à novembre, soit une hausse de 2,6% sur les 12 derniers mois. Du jamais vu depuis mai 2004, notamment en raison de la pression continue des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Selon Marc Touati, un économiste de Global Equities, «les dangers qui pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages n’ont jamais été aussi forts depuis plus de quinze ans». Et le pire est devant nous puisque l’INSEE prévoit un pic à 3,0% dès le mois prochain.
«La revalorisation du pouvoir d’achat des salaires est une urgence absolue!», a martelé FO. Pour le privé, les syndicats revendiquent notamment la mise œuvre effective du chèque transport, la relance des négociations de branche sur les salaires, des mesures en faveur du logement, en particulier un moratoire sur les loyers, une hausse des pensions et coup de pouce au SMIC.