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S comme SURFAIT Au bal des traîtres, il mène la danse
Courrier International – Leonor Baldaque et Pierre Vesperini pour Pùblico
Pour le quotidien portugais Público, l’ouverture sarkozienne n’est qu’une façon d’ériger la trahison en système.
Tout le monde connaît les danses macabres du Moyen Age : un squelette hilare mène par la main, dans un bal effréné, des seigneurs, des bourgeois, des prêtres et des paysans. Pour le spectateur étranger, la scène politique française ressemble à cela, sauf qu’ici, ce n’est pas la Mort qui mène la danse, mais la Trahison. Le squelette hilare a été remplacé par la mine euphorique de M. Sarkozy, comme les journalistes présents au dernier sommet du G8 ont pu le constater. La danse de la trahison voit cet homme entraîner avec lui, dans une course enivrante, les figures les plus inattendues de la gauche, avec plus de force encore que le flûtiste de Hamelin qui attirait les rats vers l’abîme.
Tout a commencé avec un personnage inconnu du grand public, Eric Besson, expert économique du Parti socialiste (PS). Par un tour de magie noire, M. Sarkozy l’a transformé en déserteur. L’épisode, en pleine campagne présidentielle, était, ne serait-ce que par sa nature, extraordinaire. Nous pourrions penser que M. Besson est seulement un homme sans convictions, un simple technocrate. Mais voilà que, une fois élu, M. Sarkozy parvient à attirer à lui, au prix de ministères, de commissions, de secrétariats d’Etat et de hauts-commissariats, les figures qui incarnaient le plus les valeurs morales de la gauche !
Jack Lang, apôtre infatigable de la morale et de la sainte vertu socialiste, a ainsi accepté de faire partie d’une commission chargée de rendre encore plus présidentialiste le régime français. Le lecteur se demande certainement comment diable le régime de M. Sarkozy peut devenir encore plus présidentiel sans se transformer en dictature. En supprimant le Parlement ? Presque. En supprimant le seul qui soit responsable devant lui : le Premier ministre. Puis sont venus Bernard Kouchner, Fadela Amara, Martin Hirsch et beaucoup d’autres. Le lecteur nous dira : « Mais ces messieurs-dames pensent sans doute bien faire. Peut-être M. Sarkozy est-il moins à droite qu’un mois plus tôt. » C’est bien là le plus extraordinaire : tous ont accepté d’entrer dans le gouvernement qui a créé l’invraisemblable ministère de l’Identité nationale, ministère auquel M. Kouchner a même accepté de déléguer les questions relatives au droit d’asile. De plus, ces messieurs-dames sont prêts à accepter les excès de violence policière caractéristiques de la méthode Sarkozy. Un exemple ? Vendredi 10 août, à Amiens, un enfant russe sans papiers, âgé de 12 ans, s’est jeté de la fenêtre pour échapper à la police qui venait tenter d’expulser sa famille. Quelle explication peut-on alors trouver ? Il n’y en a pas de rationnelle. Nous proposons de notre côté une explication irrationnelle, afin d’essayer de comprendre le charme irrésistible de ce magicien de la trahison qu’est M. Sarkozy. Voici notre hypothèse : le président français a décidé de faire de la trahison non pas l’exception, mais la norme de la vie politique française.
Et pourquoi ? Parce que, toute sa vie, M. Sarkozy traînera avec lui le souvenir d’un épisode traumatisant : le 5 mai 1995, il a été accueilli par des sifflets et des « traître, traître ! »* à l’occasion du dernier meeting de Jacques Chirac, avant la victoire de ce dernier à l’élection présidentielle. Quelques mois auparavant, Nicolas Sarkozy avait trahi son père spirituel, Jacques Chirac, offrant son soutien à celui qui était alors le candidat préféré de la droite, le perfide Edouard Balladur. Depuis lors, pour beaucoup de Français, M. Sarkozy est LE traître. Un traître sympathique, un traître hyperactif, un traître populaire, mais un traître tout de même. Pour effacer cette tache, plus tenace que celle qui salissait la main blanche de Lady Macbeth, il fallait convertir en traîtres les cœurs les plus profondément enracinés à gauche. Ensuite, il fallait seulement transformer le sens des mots. Il est démodé de parler de « gauche » et de « droite ». Et on ne dit plus « trahison », mais « ouverture ».
Une Réponse à “S comme SURFAIT Au bal des traîtres, il mène la danse”
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pour bernard tapi pas de problème=+ de 280 000 000 d’euros, là il y’a de l’argent dans les caisse pour les misérables on réfléchit avant de donner des miettes
pitoyable!
Martin hirsh n’est qu’un traître l’abbé pierre se retourne dans sa tombe