« le Président s’amuse et la France souffre ».

 

 

 

usine2.jpgÀ Romans, Royal dénonce «la cruauté sociale»
Nicolas Barotte, envoyé spécial à Romans (Drôme) – Le Figaro 21/12/2007
L’ancienne candidate est venue apporter son soutien aux salariés de Charles Jourdan, en liquidation judiciaire.

 

Les semelles et les cuirs sont encore sur la chaîne de montage. les modèles attendent la dernière touche à leur fabrication. Spécialisée dans la chaussure de luxe, l’usine Charles Jourdan, à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, s’est arrêtée de fonctionner lundi, lorsqu’a été prononcée sa liquidation judiciaire. Sans doute le point final d’une chronique de plusieurs années, où se mêlent conséquence de la concurrence mondiale, défaut d’anticipation économique et enfin manipulation de patrons voyous. Ou, comme le dit Ségolène Royal : «des financiers véreux qui ont dépecé la marque».

 

Les premiers plans sociaux datent de 2000. Le dernier repreneur, Yannick Bilquez, est aujourd’hui incarcéré en Suisse. Il est soupçonné de détournement de fonds. 197 salariés devraient recevoir leur lettre de licenciement entre Noël et le Nouvel An.

 

Mardi, Ségolène Royal a donc décroché son téléphone pour se rendre sur place et dire sa «révolte» contre «la cruauté sociale». Dans le train qui l’emmène dans la Drôme, elle accuse le «silence» qui pèse sur la situation économique de la France. «Personne ne dit rien», se plaint-elle. La salve vise le gouvernement, mais pourrait aussi s’appliquer à l’opposition. Sur le chemin, elle brandit le communiqué du jour de la préfecture, qui annonce une réunion le 3 janvier entre les syndicats et le secrétaire d’État en charge de l’industrie, Hervé Novelli, en se félicitant «d’avoir déjà fait bouger les choses».

 

Après avoir achevé la tournée de promotion pour son livre Ma plus belle histoire, c’est vous, et avant de se plonger dans les combats de 2008, les municipales et le congrès du PS, l’ancienne candidate à la présidentielle est de retour sur le terrain social. «Je n’ai apporté que ma modeste présence, dit-elle. Je ne l’aurais pas fait, j’aurais eu mauvaise conscience.»

 

Dans les ateliers de l’usine rouverts pour cette visite, on ne se fait pas beaucoup d’illusion : «On nous a tellement menés en bateau.» «Pourquoi vous n’êtes pas venue plus tôt ?» interroge un salarié. «C’est pas la peine de venir se pavaner maintenant», chuchote une autre. Certains prennent cet ultime «coup de projecteur» comme une dernière occasion de trouver un industriel repreneur. Une femme ne parvient pas à contenir ses larmes. Ségolène Royal la prend dans ses bras.

 

 

Pas de baguette magique

 

 

«Ça suffit», tonne, quelques minutes plus tard, la présidente de Poitou-Charentes en visant la situation économique de l’entreprise. Mais mis à part relayer les derniers appels des salariés qui cherchent un industriel repreneur, l’ancienne candidate n’a pas de baguette magique. Elle évoque la création d’une scop, une société coopérative. Mais elle ne rencontre pas beaucoup d’enthousiasme.

 

À la sortie, Ségolène Royal s’arrête sur les marches de l’usine pour un dernier commentaire, quelques jours après la mise en scène dans le parc d’Euro Disney de l’idylle entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni : «Le peuple souffre et le roi s’amuse.»

 

par Kévin publié dans : Actualités de Ségolène Royal & du PS

 

 

 

Royal avec les ouvriers de Charles Jourdan
pendant que « le président s’amuse »
3852171916royalaveclesouvriersdecharlesjourdanpendantquele.jpgROMANS-SUR-ISERE (AFP) – « Je suis ici en solidarité. Restez debout! »: Ségolène Royal, dans l’escalier de l’usine Charles Jourdan à Romans-sur-Isère, dit son « admiration » et sa « colère » devant les salariés dont l’entreprise a été mise en liquidation judiciaire.

 

Entourée de micros et caméras en nombre, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, chemise en daim et pantalon noir, arpente les salles, les chaînes de montage vides et rencontre pendant une heure et demie les ouvriers de cette entreprise, fleuron de Romans, « capitale de la chaussure de luxe ».

 

Au milieu des escarpins de cuir ou de daim raffinés, de bottes somptueuses en lézard, les ouvrières ne cachent pas leur émotion. Des femmes ont la larme à l’oeil, évoquant leurs 35, 38 ou 40 ans d’entreprise.

 

Certains salariés affichent des visages maussades : « elle aurait dû venir avant…On est liquidés, on est morts… »

 

Interpellée, Ségolène Royal s’arrête, discute. Ici, elle se renseigne sur le nombre d’années de présence dans l’entreprise. « 40 ans? », s’étonne-t-elle. « C’est vous la doyenne? Quand êtes-vous entrée? » « A 16 ans et demi », répond l’employée, les yeux embués, en anorak rouge.

 

Une ouvrière rousse, au verbe haut, dénonce les financiers qui ont mis à mal l’entreprise et ne veulent que « du profit, du profit ».

 

Une autre parle, mais ne finit pas sa phrase, trop émue. Ségolène s’approche et l’embrasse.

 

Tous se relaient pour dire le « savoir-faire », « l’élégance », le « travail d’orfèvre », l’esprit de famille » de cette entreprise fondée en 1921, qui a chaussé Rita Hayworth, Grace Kelly, Mistinguett et même « le pape ».

 

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Tous se relaient pour raconter leur histoire: Charles Jourdan a été mis en liquidation judiciaire lundi entraînant le licenciement de ses 197 salariés après le retrait de l’Américain Omniscent, qui restait seul en lice pour la reprise après le départ de Repetto. Le chausseur avait été placé en redressement judiciaire le 12 septembre pour la troisième fois depuis 2003

 

La présidente de Poitou-Charentes circule parmi les embauchoirs, les chaînes et compatit: « Je trouve atroce, abominable ces licenciements avant Noël ». Les femmes opinent.

 

Une ouvrière parle d’ »appel au secours », une déléguée du personnel lui dit: « nous lançons le dernier cri d’appel pour qu’un industriel sérieux nous reprenne ».

 

Dans le petit musée du premier étage où sont conservés les précieux modèles, elle « lance un appel aux industriels sérieux ». C’est un « outil de travail qui ne doit pas mourir ».

 

Ségolène Royal est venue, car elle a vu la « détresse » des salariés. Se disant « femme politique » avec « un peu de pouvoir médiatique », elle s’est mise « au service d’une cause » qu’elle croit « être très bonne ». « S’il y a un petit espoir de faire bouger les choses, il faut y aller », lance-t-elle, elle qui n’a apporté que sa « modeste présence ».

 

Et elle évoque une prochaine rencontre des salariés le 3 janvier avec Eric Besson, secrétaire d’Etat à la porspective, élu du département, et transfuge du parti socialiste. « Preuve que ça a bougé », selon elle.

 

A la fin de la visite, un délégué lui offre « au nom du CE » deux paires d’escarpins, rouge et noire.

 

A l’extérieur de l’usine, avant de repartir pour Paris, elle lance: « En voilà assez de cette cruauté sociale, de ces entreprises qui ferment et délocalisent », avant de lâcher le vrai message de cette visite: « le Président s’amuse et la France souffre ».

 

par Kévin publié dans : Actualités de Ségolène Royal & du PS

 

 

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