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Voir loin: l’après-pétrole
Face à ce constat dramatique sur nos ressources énergétiques, le sursaut est impérieux. Comment se fait-il que les éoliennes aient été inventées par des Français, expérimentées dans les années 1950 dans la Beauce et que la France n’en construise pas – ou très peu ? Comment se fait-il que notre pays ne produise quasiment pas d’énergie solaire ou géothermique ?
Il faut une réelle mobilisation nationale. Car c’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Elle était prévisible, nous n’y sommes pourtant pas prêts. Il va falloir nous adapter beaucoup plus vite que ce qu’on croit à une nouvelle manière de nous éclairer, de nous chauffer, de nous déplacer.
En attendant de pouvoir généraliser des solutions alternatives au pétrole, nous devons tenter de corriger les inégalités qu’entraîne la hausse du prix du baril. Surtout, sans attendre l’après-pétrole, nous devons investir dès maintenant et massivement dans les énergies renouvelables et changer nos modes de consommation. J’ai dit samedi à Bordeaux que l’État, géré actuellement par la droite, était irresponsable, impotent, imprévoyant. Comment peut-on rester à ce point immobile face à une révolution énergétique de cette nature ?
Que la France seule ne soit pas en mesure de faire baisser le prix du brut, soit. Mais que le gouvernement français n’ait pas les moyens de corriger les conséquences néfastes de ces prix exorbitants sur la vie quotidienne des Français, je n’y crois pas. Il faut arrêter d’insinuer que l’État ne peut rien.
Transformer nos modes de vie pour les rendre moins gourmands en énergie et plus autonomes, dans les campagnes ou même dans les villes, c’est possible. Les incitations fiscales pour forcer les entreprises génératrices de profits à investir dans des solutions écologiques, c’est possible.
L’entreprise Total, quatrième producteur mondial de pétrole et première entreprise de France, a encaissé plus de 12 milliards de bénéfices en 2007. Ses profits croissent évidemment à mesure que le prix du pétrole explose. Il faut donc organiser une meilleure redistribution des bénéfices et inciter les compagnies pétrolières à investir dans les énergies renouvelables. J’ajoute que le Royaume-Uni taxe déjà de cette manière British Petroleum.
L’idée de taxation des méga-profits réalisés par Total que j’ai avancée dernièrement a été reprise par les autres dirigeants socialistes. Bertrand Delanoë d’abord, dimanche, a appelé à « taxer Total ». Stéphane Le Foll, lundi, a même rappelé que le géant pétrolier « a profité du poids de la diplomatie française » pour ses implantations internationales. Nous sommes sur la même longueur d’onde pour mieux répartir la richesse de notre pays.
C’est ainsi que je conçois le Parti socialiste. Révoltés par les injustices grandissantes dont souffrent les Français, unis autour des mêmes propositions, confiants en la possibilité d’une autre politique, nous, socialistes, parviendrons à combattre une droite qui n’a pas compris que le monde change.
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