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« Les éléphants malades de la peste » de Philippe ALEXANDRE
Editeur : Albin Michel Publication :11/10/2006
Ce livre est un peu différent des autres livres que nous conseillons. Si nous reprenons complètement à notre compte ce que peuvent écrire, par exemple, Aurélie Filippetti ou Patrick Menucci, il n’en va, bien sûr, pas de même avec ce livre. Philippe Alexandre est un écrivain à l’humour corrosif qui fait grincer les dents de beaucoup. Parfois même les nôtres.
Mais c’est avant tout un analyste politique hors pair. Bien meilleur en tout cas, et plus sérieux que son « collègue » Duhamel qui avait réussi le tour de force de recenser sept prétendants Socialistes possibles à l’Elysée (pas moins!!!) en « oubliant »… Ségolène Royal. Ce livre, sorti il y a un peu plus d’un an, nous replonge dans la campagne de la désignation. Son analyse pertinente permet de comprendre un peu mieux cette période qui portait en germe la situation d’aujourd’hui.
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Présentation du livre à l’époque de sa sortie
Philippe Alexandre a suivi pendant un an Ségolène Royal sur les routes de campagne ou dans les états-majors parisiens
Le journaliste politique, qui passe pour avoir la dent dure, a-t-il succombé au charme de la présidente de Poitou-Charentes ? Malgré quelques flêches acérées, on sent chez lui un fond d’indulgence pour celle qui a fait tomber plus d’un éléphant socialiste de son piédestal.
L’ancien chroniqueur de RTL montre la députée des Deux-Sèvres faisant le tour du plus humble bourg, du plus petit village, de chaque maison de retraite, pour conquérir un à un les suffrages. Comme François Mitterrand, dont elle est la disciple, comme Jacques Chirac, autre grand arrondissementier de la vie politique française, elle sait qu’une réélection se conquiert par la présence sur le terrain (et à la télé).
S’il est sensible au courage et à la ténacité de celle qui, malgré des hauts et des bas, semble avoir acquis une véritable popularité, Philippe Alexandre décrit aussi un caractère pour le moins entier, guère de pitié pour les subalternes, et une façon de capter les caméras peu appréciée chez les dirigeants du Parti socialiste, où la tornade Royal fait des ravages.
Et Philippe Alexandre de revenir longuement, avec une jouissance visible, sur ces ravages : auprès de Laurent Fabius, le plus brillant des fils de Mitterrand, enrageant de voir (peut-être…) lui échapper le destin présidentiel auquel il pensait avoir droit. Auprès de Dominique Strauss-Kahn, phare de la modernité dépassé dans les sondages par une fille de militaire sachant faire oublier qu’elle sort de l’Ena pour afficher des valeurs séduisant (ou paraissant séduire) la France profonde. (On peut néanmoins se demander ce qui justifie l’insistance de l’auteur à souligner à de multiples reprises la beauté du riyad de Marrakech possédé par le couple DSK-Anne Sinclair). Impopularité enfin auprès d’Elisabeth Guigou, Martine Aubry, ministres poids-lourds du gouvernement Jospin goûtant peu cette consoeur trop aimée des télés… et des électeurs (depuis 1988, Ségolène Royal a constamment été réélue députée des Deux-Sèvres, même lors de la cuisante défaite de la gauche aux législatives de 1993).
Bref, un ouvrage allègre et alerte (qui se conclut, pique finale ? par un éloge de François Hollande, présenté comme la « tête politique du couple »). A consommer frais, en cette période de campagne interne au PS.
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